Un adolescent de 16 ans et un jeune de 19 ans ont été écroués, hier soir. Ils ont agressé un homme dans une maison de retraite et une femme à son domicile.
Dans la résidence pour personnes âgées des Mille-Fleurs à Saint-Seurin-sur-l'Isle, dans la région de Libourne (33), la stupéfaction se mêle à la peur. « Malgré quelques actes de vandalisme sur le parking, le quartier est plutôt calme », raconte l'un des résidents, encore choqué par l'agression de son voisin commise dans la soirée du 16 juin. L'acte commis par deux jeunes de 16 et 19 ans, habitant la commune, est d'une grande ignominie. Les gendarmes se demandent encore ce qui a pu leur passer par la tête pour s'attaquer à l'un des résidents, un homme de 80 ans, qui occupe l'un des pavillons de plain-pied situé dans un parc arboré à la périphérie du bourg.
Le lundi 16 juin, lorsque le retraité ouvre sa porte, les deux jeunes se jettent sur lui et le menacent avec une arme de poing. Ils le font s'agenouiller et lui demandent sa carte bancaire ainsi que le code et les clés de sa voiture. L'octogénaire obéit. Mais ses agresseurs n'en restent pas là et le forcent à monter à bord de son véhicule. Maintenu dans une position inconfortable et toujours sous la menace, il est conduit jusqu'en Dordogne, où ses agresseurs effectuent un retrait auprès d'un distributeur de billets. Sur le chemin du retour, alors qu'il tente de lever la tête, il reçoit un violent coup de poing au visage et perd connaissance.
- En état d'hypothermie
Ses agresseurs l'abandonnent alors en bordure de la rivière l'Isle sur la commune du Pizou (24) et le laissent pour mort. L'octogénaire sera découvert le lendemain matin à 8 heures, en état d'hypothermie. Secouru, il est transporté à l'hôpital de Libourne, où il retrouve ses esprits et raconte sa mésaventure au personnel soignant, qui alerte aussitôt les gendarmes.
Alors que les enquêteurs tentent de retrouver la trace des agresseurs, une affaire quasi similaire survient dans le village de Porchères, au cours de la soirée du 23 juin. Cette fois, une sexagénaire quitte son domicile pour se rendre chez son père qui habite à proximité. Il est 21 h 30 quand elle ferme son domicile et s'apprête à monter dans sa voiture. Elle n'en aura pas le temps. Deux hommes surgissent et la menacent avec un pistolet. Bousculée, elle est dirigée à l'intérieur de sa maison où ses agresseurs lui intiment l'ordre de donner tout son argent. Elle leur remet de la monnaie ainsi que sa carte bancaire et celle de son père, dont elle gère les comptes.
- Une arme factice retrouvée
Menacée de mort, elle est contrainte de suivre les deux hommes, qui l'embarquent dans sa voiture et partent à Montpon-Ménestérol, en Dordogne, où ils retirent 140 euros dans un distributeur. Ils décident ensuite de la ramener à proximité de chez elle, lui volent son poste de télévision et promettent de ramener la voiture le lendemain matin.
Apeurée, la sexagénaire regagne le domicile de son père en pleine nuit et téléphone à la gendarmerie. Un dispositif est immédiatement mis en place dans le secteur. En vain. Mais l'enquête va aller très vite. Dès le lendemain, le véhicule dérobé par les agresseurs est repéré dans un parking souterrain à Saint-Seurin-sur-l'isle. Les gendarmes de la compagnie de Libourne et de la section de recherches de Bordeaux-Bouliac planquent alors aux abords et, mardi, en début de soirée, trois individus sont arrêtés. Une arme factice, réplique d'un pistolet Beretta, est retrouvée. Un des suspects est très vite mis hors de cause tandis que les deux autres sont placés en garde à vue. Face à l'accumulation de preuves irréfragables, ils ont reconnu les faits.
Hier après-midi, ils ont été déférés au parquet de Libourne puis présentés à un juge d'instruction et un juge des libertés. Mis en examen pour vols avec violences ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 8 jours, ils ont été placés en détention provisoire et écroués à la maison d'arrêt de Gradignan.