La carte et le territoire (première partie)

Les limites de la commune de Porchères n’ont pas varié depuis la fin du 18e siècle, comme c’est le cas pour 90 % des communes françaises. C’est en effet la Révolution qui a créé les communes que nous connaissons, sur la base des limites paroissiales de l’Ancien Régime.

Cela explique d’ailleurs que chaque commune ait sa propre église (et parfois plusieurs).


La seconde moitié du 18e siècle, c’est aussi l’époque des premières cartes précises de l’ensemble du territoire français. Les cartes dites de Cassini occupèrent ainsi trois générations de la célèbre famille de cartographes, et furent publiées entre 1756 et 1815.

Elles sont aujourd’hui numérisées et consultables sur le site www.geoportail.fr ou sur le site de la Bibliothèque Nationale de France gallica.bnf.fr.

Nous voyons ici le bourg de Porchères, les lieux-dits Larrêt, Billard ou encore Chollet, et même l’ancienne église (à gauche du P de Porchères).

Pierre de Belleyme, ingénieur géographe du roi Louis XV, publie sa fameuse Carte de Guyenne, dite aussi carte de Belleyme, à partir de 1785. Plus précise que la carte de Cassini, elle ne couvre que les actuels départements de Gironde, Dordogne, Landes et Lot-et-Garonne. Elle est en partie numérisée et disponible sur le site des Archives Départementales du Lot-et Garonne www.cg47.fr/archives/.

Le site Geoportail permet aussi de visualiser (et d’imprimer) la carte d’état-major, encore plus précise, réalisée au 19e siècle cette fois, entre 1826 et 1878. Les reliefs ap-paraissent plus nettement.

On dé-couvre ici le moulin de Courbarieu, sur le ruisseau du même nom.

Enfin, le cadastre dit napoléonien, ou ancien cadastre est établi entre 1807 et 1850, pour des raisons juridiques et fiscales : il s’agit de déterminer à qui ap-partient la terre pour pouvoir prélever un impôt foncier. A Porchères, les rele-vés sont faits en 1838. On retrouve le moulin de La Grave, sur le Courbarieu, et un autre moulin à Larrêt, sur la Mousquetière.

En revanche, aucune trace de l’actuel moulin du barrage, ce qui est logique, puisqu’il ne sera construit qu’en 1847. Le barrage lui-même est déjà présent, ainsi que les canaux de Chollet et de Camps et leurs écluses. Le moulin de Saint-Seurin existe, mais pas le pont : il existe alors un bac (ci-dessous à gauche), non loin de l’actuelle passerelle piétonne.
Délimitée en grande partie par des cours d’eau (l’Isle au sud, mais aussi le Courbarieu à l’ouest et le ruisseau de Barthebrune à l’est), Porchères apparaît bien isolée. Mais comment franchissait-on ces cours d’eau ? (à suivre)