Le moulin du barrage (deuxième partie)

Résumé de l’épisode précédent : Charles Frouin fait construire un moulin à Porchères en 1847, au grand dam des autres minotiers établis sur l’Isle. En 1904, ce moulin est vendu aux enchères à Libourne. Louis Barrau, négociant en grains et fourrages à Tarbes, achète le moulin de Porchères en 1904. Il propose dès 1906 de fournir du courant électrique à la commune de Saint-Seurin sur l’Isle. En 1910, le Conseil municipal de Saint- Seurin accepte, après avoir longuement consulté les habitants. Le bourg dispose donc depuis cette date du courant monophasé de 110 Volts, et « la lumière est dispensée de 6 heures du matin à minuit », et même « toute la nuit les jours de fête » (sic).

Le moulin reste au XXe siècle la propriété de la même famille : Paul Barrau en 1919, puis Pierre Barrau en 1947, entrent dans l’entreprise familiale. Ce n’est qu’en 1997 que le moulin est revendu à son dernier propriétaire minotier, dont les activités ont cessé en 2002. Actuellement, c’est un promoteur immobilier qui est propriétaire des bâtiments.
Depuis plus de 150 ans, un écheveau inextricable de courroies, poulies, rouets, turbines, élévateurs, laveuses, essoreuses, broyeurs, convertisseurs, sasseurs, plansichters, chambres à blé, chambres à farines, compose les trois étages de cet immense vaisseau immobile, mais trépidant de vie. A la pointe du progrès lors de sa création en 1847, la machinerie subit un remodelage complet en 1937, avec la mise en place de matériel Schneider-Jaquet
(entreprise angevine toujours existante).

Cet équipement est encore dans le moulin aujourd’hui, mais il a connu bien des modifications durant sa vie active. En 1945, par exemple, la force hydroélectrique devenant insuffisante, de nouvelles turbines et un nouveau transformateur électrique ont été installés.
L’association « Vivons avec le moulin de Porchères » veut racheter ce moulin pour le transformer en musée. Prix : 650.000 €.