Le moulin du barrage (première partie)

François Charles FROUIN, né à Saint-Seurin sur l'Isle le 31 juillet 1817, ancien usinier à Camps, envisage vers 1840 de faire construire un moulin à farine à Porchères, à 400 mètres environ en amont de celui de St Seurin.
C’est le commencement de querelles entre plusieurs personnalités locales.
D’un côté, se trouvent les Durand du moulin de Saint-Seurin, construit vers 1680, puis reconstruit en 1835 par Durand. Ils s’associent aux Bouard du moulin de Logerie, construit en l547 et réparé en 1895, et aux Lasserve du moulin de Ménesplet, qui apparaît dans les archives dès 1460, est par la suite restauré, puis signalé en 1878 comme une minoterie très importante. Ces trois minotiers se coalisent pour lutter contre l’implantation d'un concurrent.
Ils s'efforcent de démontrer que le moulin Durand de Saint-Seurin et les petits moulins situés sur les ruisseaux suffisent pour moudre le blé des paysans de Porchères. De plus, ils affirment que le passage vers Saint-Seurin par le bac est facile (le pont entre Saint-Seurin et Porchères sera construit entre 1866 et 1869).

Charles Frouin ne reste pas insensible aux arguments de ses concurrents.
Pour les contrer, il invite les maires de la rive droite de I'Isle à le soutenir.
Usant de sa situation d'ancien usinier à Camps, Charles Frouin se permet d'écrire au Ministère des Travaux publics afin de demander l’autorisation de construire un moulin à farine à Porchères.
Grâce à ses appuis, il obtient finalement de Louis Philippe, par un décret du 29 juin 1847, l’autorisation d'établir sur la rive droite de l'Isle un moulin à farine avec quatre rouets et quatre meules.
Très rapidement, il fait construire un moulin en pierres de taille, sur l'eau, avec quatre arches en amont et en aval pour y loger les rouets servant à faire tourner les meules et les bluteries (c’est-à-dire les tamis).

Charles Frouin sera maire de Porchères de 1860 jusqu'à son décès en 1891. Son gendre continue d’assurer l'exploitation du moulin, mais ne parvient pas à surmonter les difficultés rencontrées dans ce métier.
En 1904, l'ensemble de la propriété du Barrage comprend : le moulin, les dépendances, les maisons d'habitation, et la propriété, est vendue aux enchères à Libourne.

(à suivre ...)