Pierre BARRAU

Le 26 juin 2013, Pierre Barrau est mort. Chacun a pu lire dans la presse le compte-rendu de sa carrière, les multiples hommages rendus au maire, au conseiller général, et au membre de nombreux conseils d’administration de diver-ses institutions.


Les obsèques de Pierre Barrau ont eu lieu le lundi 1er juillet. Plusieurs centaines de personnes ont assisté à la cérémonie religieuse, simple et émouvante, célébrée dans l’église Saint-Pierre-aux-liens, ouverte pour l’occasion, puis aux discours.

Mme Caillabere, première adjointe, a parlé avec émotion du maire Barrau, de son humanité et de sa disponibilité.

M. Plisson, député de la 11e circons-cription, a raconté avec passion l’ami Barrau, aux retards légendaires et aux dis-cours-fleuves.

M. Madrelle, Président du Conseil Général de la Gironde, a rappelé, tout en retenue, l’action du conseiller général Barrau, doyen de l’assemblée départementale.

Le sous-préfet enfin, M. Martinez, en grand uniforme et gants blancs, a salué gravement le serviteur de l’Etat.

Les Anciens Combattants, groupés autour du cercueil couvert d’un drap tricolore, ont observé une minute de silence. La sonnerie aux morts, puis la Marseillaise, jouées par l’Harmonie de Saint-Médard de Guizières, ont mis fin à la cérémonie.

 

Avant de tourner la page, nous avons souhaité évoquer ici le Pierre Barrau plus familier, bien connu des Porchérois qui l’ont côtoyé depuis son enfance.
Pierre Barrau est né à Saint-Médard de Guizières le 9 octobre 1927.

Son père, Paul Barrau, possédait le moulin de Porchères, acheté en 1904 par le grand-père, Louis Barrau, et devient bientôt le maire de la commune, fonction qu’il allait occuper jusqu’en 1947.


Mme Paul Barrau, née Colette Vayron, donne ensuite naissance à une fille. Et toute la famille vit au moulin du barrage, ou plus exactement dans la maison située de l’autre côté de la route.

C’est dans cette maison que devait prendre fin la vie de Pierre Barrau.

 

Après des études secondaires dans l’établissement scolaire catholique privé Montesquieu, à Libourne, Pierre Barrau est fortement sollicité par son père pour s’occuper du moulin familial, auquel il porte un intérêt qui ne se démentira jamais.

Il crée en 1954 une fabrique d’aliments pour bétail à côté du moulin.

L’entreprise fonctionne bien jusqu’au début des années 1990, mais elle est finalement rattrapée par la difficile conjoncture économique : en 1997, Pierre Barrau, qui a des ennuis de santé, doit vendre son cher moulin.


Parallèlement à sa carrière professionnelle, il a entamé en 1960 une carrière politique en devenant à son tour maire de Porchères. Il va le rester 53 ans, jus-qu’à son décès. En 2010, il fête son jubilé en présence de nombreux officiels et de nombreux Porcherois et reçoit la première médaille d’honneur de l’Association des Maires de Gironde, ainsi que la médaille d’or du Sénat. A partir de 1994, Pierre Barrau est aussi conseiller général du canton de Coutras, prenant la suite de son ami Jean-Elien Jambon, qui avait exercé la fonction durant un demi-siècle !


En tant que maire de Porchères, Pierre Barrau était très disponible, prêt à rencontrer chaque habitant, ayant un mot aimable pour chacun, écoutant les doléan-ces et compatissant aux misères de tous, assurant une solution prochaine à chaque problème. Nombreux sont les Porcherois qui ont bénéficié d’un coup de pouce, un permis de construire ici, une intervention auprès des autorités compétentes là, parfois un emploi.


Tous ceux qui l’ont rencontré ont été impressionnés par sa faconde et son humour, parfois involontaire : ainsi, allant chercher un ami à la gare de Bordeaux, il se gara sur un emplacement réservé aux taxis, et expliqua gravement « qu’il se garait à cet endroit depuis 40 ans »… Ses références constantes à la IIIe et à la IVe Républiques en faisaient sourire plus d’un, ainsi que sa manie de compter en anciens francs. Mais son érudition en éblouissait beaucoup.


On gardera donc un souvenir ému de Pierre Barrau à Porchères, et nous ne serons pas les seuls à demander que la rue principale, ou la salle des fêtes, ou un autre lieu, porte son nom dans la commune. Ce serait une juste reconnaissance de la place centrale qu’il a occupée si longtemps à Porchères.


On pourra regretter cependant que Pierre Barrau n’ait pas su faire autant pour sa commune que pour son canton, qu’il n’ait pas su déléguer davantage ses responsabilités de maire au sein du conseil municipal, ou encore qu’il n’ait pas mieux préparé sa succession politique à Porchères*.

Sa disparition laisse un vide qu’il sera difficile de combler.

Mais elle ouvre aussi de nouvelles perspectives.