Gabaye, Gavaches et gavacheries

Le terme gavache, de l’espagnol gavacho, désigne l’étranger en y associant une idée de mépris, motivé par sa tenue, son comportement ou encore son langage différent. Le gavache, c’est l’autre, celui qui n’est pas d’ici, et pas comme ceux d’ici.

D’où venaient les gavaches de la Gironde actuelle ? Des régions voisines : Saintonge, Poitou,
Vendée, où l’on parlait des langues ditesd’oïl, et du Limousin, où les langues étaientoccitanes comme dans la majorité du sud de la France.
La région de Guîtres, Coutras et Saint-Denis de Pile est un lieu d’implantation de gavaches, une gavacherie, autrement dit. On en trouve une autre plus au sud, dans la région de la Sauve-Majeure, et une troisième au sudouest, autour de Monségur.


Il faut remonter au 15e siècle pour retrouver l’origine des gavacheries. A cette époque, les épidémies de peste, la guerre de Cent ans et les nombreuses famines avaient littéralement vidé les villages de cette zone-frontière entre les possessions du roi d’Angleterre, alors duc d’Aquitaine, et celles du roi de France. La bataille de Castillon n’est que la dernière et la plus connue.

De nombreuses paroisses sont alors déclarées « désertes » : plus personne n’est capable de payer les impôts aux seigneurs et au roi. Les quelques habitants encore présents sont en effet trop pauvres. Les seigneurs nobles et ecclésiastiques entreprennent alors d’attirer une population nouvelle, originaire de régions épargnées par les combats. Les nouveaux arrivants, recrutés pour leurs qualifications, sont accueillis plutôt fraîchement par les autochtones, qui voient cette concurrence d’un mauvais oeil.
C’est par l’étude des toponymes (noms de lieux) et des patronymes (noms de familles) que les limites de ces gavacheries ont pu être précisées par la suite. En effet, les gavaches rebaptisaient les lieux en gabaye, dans leur propre langue, différente de la langue de leur nouveau lieu de résidence.

A Porchères, le village du Taiteau ou Teste fut ainsi appelé Rolland, le village de Champeville renommé Des Nicauds à cette époque, le bourg dit La Coudene devint La Croix, puis Bouffard. Les noms de famille en -EAU, -AU et -AUT sont encore aujourd’hui autant de marques d’origines angoumoises ou poitevines.

Et figurez-vous qu’il y a des même des gavaches à Porchères, et que certains d’entre eux sont membres de l’association Solid’Air.
Voici ce qu’a entendu le Petit Report’Air après la dernière réunion :

S'ti o asteur, jh'viens de la réunion de « I'Asso Solid'air » coume y disant. Jh'se beun aise de savouère qué-tou qu'olé qui z'avant dit .Y m'avant beun reçu, sti olé qu'o y a « des membres » coume y disant, jh'étions une ballée; Y faisant de bounes choses, tè, mon ami « gueurlet de Chaume » me zou avait dit, deux cots par an, peur l'nviron'ment y ramassant le long des routes dans lou commune tout c'que les gens arrochant dans les fossés, depeu les voitures et les mobs coume y disant, olé ine honte...
o'm'fait zire de vouère qu’les gens sont si sales, et peu o n'sine pas a bon.
Peu 4 cots dans I'année y z'écrivant un jhournau que jh'avons dans nout boite à lettres, thieu là ne nous coute reun, olé l'asso qui zou paye.
Etou, y z'amusant thielles p'tits dones y z'organisant des jeux peur la frairie et peu d'autes cots des fêtes coume « allovine » et noëI. Y sont moudarnes, le Peursident et peu sa secrétaire y z'écrivant tout sur des portables coume y disant , olé que thielle réunion s'est beun passée, et assez vite, peursoune ne jhavasse à couté de la question !!!
Peur la prouchaine année, y z'avant des projets, si vous autes voulez z'ou savouère, faites coume moé, allez aux réunions et, surtout lisez thieu jhournau que jh’avons dans les boites à lettres. Asteur jh'vais zou raconter à ma beurgeouaise.